Altiani, Aléria, Migliacciaru. Durant deux jours, la Corse a été au cœur des échanges européens autour de l’agriculture de demain. Portées par l’ODARC dans le cadre du projet INN’PRATICA, ces journées techniques ont réuni agriculteurs, chercheurs, élus et partenaires venus de Ligurie, de Toscane, du Var ou encore de Sardaigne. L’objectif : découvrir et partager des solutions innovantes, adaptées aux réalités des territoires méditerranéens, entre performance agricole et préservation des ressources.
Altiani : au cœur des savoir-faire corses
C’est sur le site d’Altiani, pôle technique et scientifique au service des filières agricoles insulaires, que se sont tenues les premières démonstrations. Les participants ont découvert les compétences du site : sélection ovine, contrôle laitier, apiculture insulaire portée par l’AOP Mele di Corsica, ou encore projets de mécanisation adaptés au relief corse. Plusieurs chercheurs, dont Stéphane Andreani (Université de Corse) et Pascal Quilici (CD Innov), ont apporté leur expertise pour animer les échanges.
Le président de l’ODARC, Dominique Livrelli, a accueilli les délégations en insistant sur la nécessité d’une agriculture innovante et autonome. Il a rappelé l’importance de préserver les milieux ouverts, essentiels à la tradition agro-pastorale corse, mais aussi à la biodiversité et à la prévention des incendies :
« Garder les milieux ouverts, c’est maintenir les surfaces de pâturage, mais aussi prendre soin de la biodiversité, avec son corollaire, la prévention du risque incendies. »
Le président de l’ODARC, Dominique Livrelli, a accueilli les délégations en insistant sur la nécessité d’une agriculture innovante et autonome. Il a rappelé l’importance de préserver les milieux ouverts, essentiels à la tradition agro-pastorale corse, mais aussi à la biodiversité et à la prévention des incendies :
« Garder les milieux ouverts, c’est maintenir les surfaces de pâturage, mais aussi prendre soin de la biodiversité, avec son corollaire, la prévention du risque incendies. »
Des machines pour les territoires complexes
La démonstration de matériel a donné une idée concrète de l’innovation au service du terrain. L’entreprise Graziani TP a présenté la pelle-araignée, une machine capable d’intervenir sur des pentes très raides, aux dévers importants, en s’affranchissant des contraintes topographiques. À ses côtés, une mule mécanique télécommandée, parfaitement adaptée au broyage en zones de maquis, a particulièrement attiré l’attention des sapeurs-forestiers, invités pour l’occasion.
Ce rapprochement entre l’ODARC et les forestiers-sapeurs pourrait déboucher sur de futures collaborations, notamment autour de la création de bandes de pare-feu enherbées, au croisement de l’agriculture, de la prévention et de la gestion du territoire.
Autre outil présenté : un tracteur équipé d’un broyeur de pierres, capable de travailler le sol sur 50 cm de profondeur. L’objectif : faciliter la préparation de terrain pour des cultures comme la vigne ou les arbres fruitiers, sans altérer les propriétés naturelles de drainage du sol. Une innovation qui illustre bien la double exigence actuelle : améliorer la rentabilité tout en respectant les équilibres naturels.
Ce rapprochement entre l’ODARC et les forestiers-sapeurs pourrait déboucher sur de futures collaborations, notamment autour de la création de bandes de pare-feu enherbées, au croisement de l’agriculture, de la prévention et de la gestion du territoire.
Autre outil présenté : un tracteur équipé d’un broyeur de pierres, capable de travailler le sol sur 50 cm de profondeur. L’objectif : faciliter la préparation de terrain pour des cultures comme la vigne ou les arbres fruitiers, sans altérer les propriétés naturelles de drainage du sol. Une innovation qui illustre bien la double exigence actuelle : améliorer la rentabilité tout en respectant les équilibres naturels.
Aléria : une irrigation de précision pour un avenir sobre
Le lendemain matin, la délégation s’est rendue sur une exploitation viticole à Aléria, pour découvrir un système d’irrigation à la pointe de la technologie. Géré à distance grâce à une station météo connectée, ce dispositif ajuste en temps réel les volumes d’eau en fonction des conditions climatiques. Il intègre également un système de détection des fuites, un contre-lavage automatique des filtres, ainsi qu’un module de fertigation.
Ce pilotage ultra-précis permet d’optimiser la ressource hydrique, d’ajuster les apports selon les types de culture et d’assurer une distribution régulière. Pour l’agriculteur, le bénéfice est à la fois environnemental et économique, avec une amélioration des rendements et des qualités organoleptiques des productions.
Ce pilotage ultra-précis permet d’optimiser la ressource hydrique, d’ajuster les apports selon les types de culture et d’assurer une distribution régulière. Pour l’agriculteur, le bénéfice est à la fois environnemental et économique, avec une amélioration des rendements et des qualités organoleptiques des productions.
Migliacciaru : recherche appliquée et dynamiques collectives
La journée s’est poursuivie à Migliacciaru, centre expérimental de l’ODARC consacré aux fourrages, aux céréales et à l’innovation végétale. Géré avec l’appui d’un groupement d’une cinquantaine d’agriculteurs, le site produit environ 25 000 tonnes de fourrage par an sur plus de 2 000 hectares.
Plusieurs projets y sont en cours, dont la création d’une filière de bière 100 % corse, en partenariat avec la brasserie Pietra, et l’étude de blés anciens panifiables, à destination des moulins et boulangers insulaires. Le site teste également des mélanges fourragers spécifiquement conçus pour les conditions corses.
Plusieurs projets y sont en cours, dont la création d’une filière de bière 100 % corse, en partenariat avec la brasserie Pietra, et l’étude de blés anciens panifiables, à destination des moulins et boulangers insulaires. Le site teste également des mélanges fourragers spécifiquement conçus pour les conditions corses.
Verger, oliveraie, biocontrôle : la nature comme alliée
Deux expérimentations ont particulièrement retenu l’attention : d’une part, la restructuration d’une oliveraie avec analyse génétique et taille raisonnée ; d’autre part, une démarche de biocontrôle en vergers, avec des solutions naturelles contre les fourmis invasives, comme l’utilisation de colle sur les troncs.
Ces approches illustrent une volonté commune : trouver des alternatives aux traitements chimiques, adapter les pratiques au territoire, et capitaliser sur les résultats pour les diffuser aux agriculteurs corses.
Ces approches illustrent une volonté commune : trouver des alternatives aux traitements chimiques, adapter les pratiques au territoire, et capitaliser sur les résultats pour les diffuser aux agriculteurs corses.
Ces deux journées techniques ont confirmé la capacité de la Corse à innover au service de ses réalités agricoles. Grâce à une forte implication de ses acteurs – élus, techniciens, chercheurs et producteurs – et à une ouverture aux échanges européens, l’île affirme son rôle dans la construction d’une agriculture durable, intelligente et enracinée.